Croqueuses de soleil,
Chapardeuses de sommeil,
Les rives de juillet,
Aux jardins d’œillets,
Moissonnent
L’été.

Paniers «  plaisirs » 
Corbeilles « désirs » 
Emprisonnent
Le sourire
De mille vacanciers,
Mille plaisanciers,
Au joug libéré… 

Ciels dorés 
Ivresse colorée 
Nuits étoilées 
Allégresse, volupté 
Plages ensoleillées 
Paresse, farnienté 
Vagues de héros 
Caresse des flots 
Instants de liesse 
Adieu, tristesse… 

Errance de beaux gréements 
Partance d’embarquements 
Enchantement…
Contentement…
Sur les ailes du temps,
À leur gré,
Jour après jour,
Jeunes et vieux savourent,
La magie du sablier
S’écoulant à leurs pieds.

© Juillet 2015 - Danielle REHN - Tous droits réservés
Reproduction interdite selon le Code de la Proprièté Intellectuelle.

Rouges calicots,
Tendre tango,
Sur le chemin,
Parmi les foins,
Dansent les coquelicots…

L’an, patriarche,
Brûle l’émoi* du parchemin,
Dit de juin
Qu’il est sage !
Qu’il le partage,
En bon samaritain,
Sixième sur son arche.
Nuls flocons au paysage !
Et pour demain, de doux présages !

Porteurs d’opium
Ivresse de l’homme,
Il délaisse aux pavots
L’éphémère du beau,
Et aux rêves délétères,
Il offre :
Un ciel, sans artifice
Et la terre,
En simple nourrice.

 * Les mois

© Juin 2015 - Danielle REHN - Tous droits réservés
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Qui, de jadis à aujourd’hui,
Flatte malgré lui,
Les ailes de l’hirondelle,
Servante du ciel ?
N’est-ce pas lui ?
Le mois le plus joli !
Celui qui éblouit !

Et voilà, qu’écloses sur terre,
Légères,
Mille petites clochettes
En robe blanche
Fêtent
Sa venue,
Tant attendue.
Fidèles fleurettes,
Les mignonnettes,
S’offrent, fluettes,
À la cueillette.

Ouïr, sur la branche
De frêles roseaux,
Paressant au fil de l’eau,
Les trilles de la bergeronnette
Printanière,
Ou de l’alouette
En son miroir de lumière,
Et se mêler à leurs chansonnettes
Comme le poète,
Le temps de l’extase,
Rendre grâce
À l’instant qui passe…

Diamant des amants,
Cierge des communiants,
Cloches des croyants,
Chant des combattants…
Il emprisonne nos belles histoires,
Prisées d’espoir.
Nul n’est besoin d’écritoire,
Il porte la mémoire.

On l’aime,
Mécène d’un brin de folie
Parant de guirlandes,
De compliments à l’envie,
Les mamans
Vénérées des enfants.
Peu importe qu’il s’étiole
Et qu’il dégringole
Sur le plus beau jour de l’année !
Son adieu est de toute beauté…

 

 

© Mai 2015 - Danielle REHN - Tous droits réservés
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L’écharpe en bandoulière,
Il flatte
La terre froide de l’hiver.
Sans hâte,
De l’aube au crépuscule
Il gazouille, fleurit, embellit
Et congratule
La nature endormie.

Monseigneur est parmi nous.

Au jardin d’Hortense,
Camélias et magnolias,
En robes souveraines,
Dansent.
Et, bientôt reines,
En grappes odorantes
Les fleurs de lilas
S’ouvriront indolentes. 

Monseigneur s’offre à nous.

Au potager de Manon
Polissons,
Chenilles et colimaçons,
Grignoteront,
Sans façon,
Les jeunes pousses de saison…
Et sans raison,
Les gouttes de pluie,
En giboulées
Ou en fines rosées
Mouilleront, sans bruit,
L’adolescence fragile
Du frêle jardin d’avril.

Un peu fou, Monseigneur joue avec nous.

© Avril 2015 - Danielle REHN - Tous droits réservés
Reproduction interdite selon le Code de la Proprièté Intellectuelle. 

Reines des bois et des jardins,
Jouvencelles aux robes de soleil
Le jour levant vous émerveille.

Tapis doré, lueurs éparses
L’or des  corolles de mars
S’offre aux petites mains.

Premiers bouquets de la terre,
Elles sont filles des chaumières,
Un sourire pour les humains.

Aliénant leurs pétales au ciel…
Au loin, que regardent-elles ?
N’est-ce pas l’hirondelle… !

Bientôt dans les jardins, fugaces,
Les belles filles au doux printemps trépassent
Et dans mon âme s’agace
L’épine du temps qui passe.    

© Mars 2015 - Danielle REHN - Tous droits réservés
Reproduction interdite selon le Code de la Proprièté Intellectuelle.